Thaïlande Culturelle
La culture de la
Thaïlande est profondément imprégnée par le bouddhisme theravâda, religion officielle et pratiquée par presque toute la population (4 % de musulmans et moins de 1 % de chrétiens). Une grande part des arts — peinture, sculpture, architecture, danse et musique — subit cette influence et est au service des représentations traditionnelles du bouddhisme et de ses dérivés. Conformément aux enseignements de Bouddha, les moines pratiquent l’ascétisme. Tous les matins, ils vont chercher leur nourriture auprès des habitants et des commerçants vers 6 h du matin (même dans la capitale mégapole, Bangkok -
Krung Thep en thaï).
On observe aussi une grande pérennité des croyances animistes. Elles se manifestent dans la croyance aux amulettes magiques et dans le culte domestique rendu aux « esprits du lieu » (
chao thi), auxquels sont consacrées les maisons des esprits, petits édicules présents devant les habitations ou magasins (quand cela est possible) et que les Thaïs remercient ou prient tous les jours s’ils le peuvent par des offrandes (des colliers de fleurs et de la nourriture).
En
Thaïlande, on parle « des cultures » plutôt que de « la culture », à savoir : culture bouddhique, culture profane traditionnelle et culture musulmane. Les musulmans vivent dans le sud du pays, sur la péninsule, près de la frontière avec la Malaisie, dans les trois provinces de Pattani, Yala et Narathiwat.
À l’origine, les Thaïs seraient venus de Chine du sud (province du Yunnan) à partir du XI
e siècle. Toutefois, la langue thaïe n’a pas de parenté avec le chinois. Elle appartient au groupe tai de la branche dite kam-tai de la famille des langues taïes-kadaïes.
La culture bouddhique et traditionnelle englobe la
Thaïlande entière, et comprend en gros deux types de cultures : la culture laotienne dans les provinces du Nord-est et du Nord (appelé jadis « Lanna-Lao », puis « Lanna-Thai »), et la culture thaïlandaise proprement dite (dite siamoise). Lorsque le pouvoir s’installe à Bangkok en 1782, après la destruction d’Ayuthaya par les Birmans en 1767, les dirigeants siamois font appel aux artistes et artisans lao pour construire la ville elle-même. La pagode du Bouddha d’Émeraude « Wat Prakao » (à prononcer « ouat prakéo ») à Bangkok fut érigée par eux, emmenés de force par les siamois, après le sac de Vientiane (capitale du Royaume Lao) par l’armée siamoise vers 1778.
Le Nord-Est, ou Isan, est habité par des populations proches des Lao, que l’on appelle « Thaï Isan ». Ils ont une culture distincte (très fortement influencée maintenant par la télévision thaïlandaise), car ce territoire faisait partie intégrante du royaume lao de Lan Xang, avant l’arrivée des Français en 1893. Annexé définitivement par le Siam dans les années 1900, après le Traité franco-siamois du 3 octobre 1893, ce territoire prit le nom d’Isane (« Nord-est ») vers 1907-1910. Depuis lors, les lao du Nord-Est ou les « lao isane » perdent leur identité ethnique, actuellement sous le nom « thaï isane » (la nourriture issan est très spécifique à la région et désormais recherchée et reconnue dans toute la Thaïlande), parlant toujours lao et ont du mal à sauvegarder leur culture. Dans les années 1930, les lao du Nord-Est étaient opprimés par le pouvoir en place : ils n’avaient pas le droit de parler lao, de chiquer du bétel, de porter des jupes lao pour les femmes, etc.
Le thaïlandais ou thaï est la langue officielle du pays, et est parlé par au moins 85 % de la population. Il est proche des deux dialectes Lao parlés au Laos (dont le plus important est le Lao Soung avant le Lao Soum ),La seconde langue maternelle est le Chinois, langue présente en deux dialectes (entre 1 et 2 000 000 de locuteurs). L'anglais est la seconde langue administrative, et la langue commerciale, et est parlé en seconde langue par 3 500 000 locuteurs réels ou partiels. Mais l'anglais a tendance à faire jeu égal avec le chinois, qui, cependant à toujours été important comme langue commerciale. Le français, qui fut la troisième langue administrative après le thaï et l'anglais, de 1885 à 1945, et la seconde langue diplomatique, après l'anglais, est très peu parlé par les Thaïlandais de nos jours (moins de 2000 francophones), mais de nombreux ressortissants Français, Belges, ou Canadiens francophones vivent dans le sud de la
Thaïlande, dans les zones touristiques. Le roi parle le thaï, l'anglais et le français, ce qui était dans la norme de l'éducation d'un prince avant 1946, la
Thaïlande étant alors frontalière de la Birmanie ou Indes britanniques, et de l'Indochine française à l'est.